sábado, 28 de mayo de 2016

- Informantes Sahagún




 Informantes  Sahagún





Bernardino de Sahagún étudie au couvent de Salamanque où il prononce les vœux. En 1529, il est envoyé au Mexique. Il y suit les premiers missionnaires affectés à ce pays, où il travaille jusqu'à sa mort plus de soixante ans plus tard. Il est affecté au collège franciscain de Santa Cruz à Tlatelolco, près de Mexico. Il participe à l'œuvre de prédication, de conversion, et d'instruction des enfants de la noblesse indigène en latin et en nahuatl, entreprise par les Franciscains, avec l'appui du vice-roi Antonio de Mendoza. Par des années d'étude approfondie et de pratique quotidienne il acquiert lui-même la maîtrise de la langue aztèque.
Ce précurseur de l'ethnographie commence par rédiger en 1547 un recueil de discours moraux nahuas («Huehuetlatolli»). De 1550 à 1555, il travaille à une histoire de la Conquête espagnole, en se basant sur les récits des survivants indigènes. En 1558, son travail attire l'attention du provincial de l'ordre des Franciscains, Franscisco de Toral, qui le charge de compiler en langue aztèque un abrégé d'éléments de culture mexicaine, qui pourraient se révéler utiles dans l'œuvre de christianisation des Indiens. Ce travail, qu'il accomplit avec l'aide de ses élèves, dure sept ans. Sahagún rédige des questionnaires, qu'il soumet à des « Informateurs », c'est-à-dire des vieillards ayant connu la société indigène avant la conquête espagnole, auxquels ces derniers fournissent des réponses sous forme de pinturas (les manuscrits pictographiques) et de commentaires en nahuatl. De 1558 à 1560, il séjourne à Tepepulco. De 1561 à 1565, il revient à Tlatelolco, où il poursuit son enquête. En 1565, Sahagún est transféré au monastère de Saint-François à Mexico. Il continue à corriger son manuscrit, qu'il décide de diviser en douze livres.
À la suite de conflits à l'intérieur de l'ordre des Franciscains, Sahagún se heurte à l'hostilité de son supérieur. Privé d'aide à l'approche de la vieillesse, il est en outre affligé d'un tremblement de la main. Ses manuscrits lui sont finalement confisqués. Ce n'est qu'en 1573 qu'on les lui rend. Un nouveau commissaire général, Rodrigo de Sequera, attire l'attention de Juan de Ovando, président du Conseil des Indes, sur le travail de Sahagún et lui permet d'en faire une traduction espagnole complète et lui fournit toute l'aide nécessaire. Dès que le manuscrit de l'Histoire générale des choses de la Nouvelle-Espagne est terminé, Sequera se le fait remettre.

C'est à la même époque (1577) que Philippe II prend la décision d'interdire l'étude du passé «païen» des indigènes : « Par certaines lettres que nous avons reçues de ces provinces, nous avons appris que le Frère Bernardino de Sahagún de l'ordre de Saint-François a composé une Histoire universelle des choses les plus remarquables de cette Nouvelle-Espagne, laquelle est un recueil fort copieux de tous les rites, cérémonies et idolâtries dont les Indiens usaient au temps de leur infidélité; elle est divisée en douze livres et composée en langue mexicaine. Et, bien qu'il soit évident que le zèle du dit Frère Bernardino ait été bon et inspiré par le désir de faire œuvre utile, il est apparu qu'il ne convient pas que ce livre soit imprimé ni ne circule d'une quelconque manière en ces régions, pour un certain nombre de raisons.»1. Les brouillons de Sahagún sont également confisqués. Il ne reverra jamais son œuvre. À la fin de sa vie, il rédigera encore quelques ouvrages, dont une étude sur l'art de la divination chez les Aztèques et un dictionnaire trilingue nahuatl-latin-espagnol.

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